Mission. Insertion (Philippe Labbe Weblog. II)

Raccrocher les décrocheurs. Mais à quoi ? (1) (Philippe LABBE, janvier 2012). 1/2

5 Mars 2012, 05:20am

Publié par mission

L’indignation du décrochage, l’engagement du raccrochage.


S’agissant ici de « décrocher » et sans nous étendre sur cette notion négativement connotée dès lors que la forme n’est pas transitive, car décrocher la lune, la timbale ou le pompon est signe de réussite alors que la forme intransitive renvoie à l’inattention (« j’ai décroché du discours de l’intervenant »), à la retraite ou à l’abandon,  ce qu’il semble important de préciser est que se mobiliser contre le décrochage signifie qu’il faut lutter pour le raccrochage. Mais, avant même de s’interroger sur les causes, on est tenté de poursuivre par : « mais pour se raccrocher à quoi ? » Variante : « Raccrocher les wagons » veut dire se réconcilier… mais avec qui ou quoi ? Notons toutefois que cette thématique du « décrochage » et, pire, des « décrocheurs » n’est guère enthousiasmante et qu’elle suscite, comme le remarque Pierre-Yves Bernard, des critiques sur le registre de l’étiquetage et de la stigmatisation (2) : on s’engagerait plus volontiers pour le raccrochage que contre le décrochage, un peu comme une politique de cohésion sociale est plus mobilisatrice qu’une politique de lutte contre l’exclusion. Suivant Stéphane Hessel qui a fait succéder à Indignez-vous ! (3) Engagez-vous ! (4), nous pourrions dire : à l’exclusion et au décrochage, l’indignation ; à la cohésion ou à l’inclusion et au raccrochage, l’engagement.

Deux hypothèses sont présentes : avec les « décrocheurs », il faut tenter une rescolarisation ou il faut pallier à l’hypothèque que fait peser sur un parcours d’insertion une formation non achevée, pas de diplôme ni de qualification, et permettre à ceux-ci d’intégrer le marché du travail, directement ou de façon différée par une formation qualifiante.

  

Entre chômage et déclassement ?


La première hypothèse de rescolarisation n’est pas simple puisque, précisément, si des jeunes ont abandonné leurs études c’est parce qu’ils ne se sentaient pas bien dans le système scolaire et que celui-ci, dont la fonction sélective n’est plus à démontrer, leur a fait comprendre – des notes sanctions à l’orientation par défaut jusqu’à l’expulsion - qu’effectivement leur place n’y était pas… ou, à la limite, près du radiateur au fond de la salle. S’est sédimentée une mémoire de l’échec que les sociologues des organisations connaissent bien : il est très difficile de relancer un projet qui a échoué, parce que les personnes gardent en mémoire cet échec, et il est préférable de changer de projet. Qui plus est, tous les enfants, ceux des classes populaires aussi, souhaitent grandir, devenir adultes. Or, dans les familles populaires, on entend deux discours. Soit « Tu seras un homme (ou une femme) quand tu travailleras », ce qui incite à ne pas rester et, encore moins, retourner à l’école sauf à accepter un statut infantile ou à régresser ; soit « Travaille bien à l’école et tu auras un bon métier », c’est-à-dire la croyance méritocratique vis-à-vis de laquelle il n’est pas besoin d’être un expert pour constater que ça ne fonctionne plus comme cela (5) : le mythe de l’élève méritant sauvé par le hussard (noir en blouse grise) de la République repose sur quelques exemples qui ne sont qu’arbres cachant la forêt de la reproduction, sinon l’accentuation des inégalités de départ. Un Béarnais qui avait bénéficié de cet ascenseur méritocratique pour accéder à Normale Supérieure, Pierre Bourdieu, a très bien expliqué cela. Bien sûr, toutes les études continuent de démontrer que la variable de niveau de formation est étroitement corrélée à la facilité ou difficulté ultérieure de s’insérer professionnellement mais la perspective est désormais bien plus celle du « descenseur social » (6) que de la mobilité ascendante : bien travailler à l’école, avoir de bons résultats, permettent de réduire le temps de piétinement aux portes du marché du travail mais ne protègent pas du déclassement… tout au contraire puisque le déclassement est d’autant plus systématique que la personne est diplômée : non diplômé ou non qualifié, on ne risque pas de tomber plus bas que le minimum auquel on peut prétendre. Pour résumer, aux non-diplômés le chômage de longue durée – 40% des jeunes sans diplôme sont toujours au chômage trois ans après leur arrivée sur le marché du travail – et aux diplômés le déclassement.


La seconde hypothèse de l’insertion professionnelle correspond à l’article 1 de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 7 avril 2011 qui fixe comme objectif prioritaire à « l’accompagnement des jeunes sortis du système éducatif sans qualification ou sans diplôme (y compris ceux dont le contrat en alternance a été rompu) … d’accéder à un premier emploi. » On est là en terrain connu puisque, globalement, cet objectif fût celui qui justifia la création des missions locales en 1982. (7)  Ceci étant, en l’espace de trente ans, quelle est la différence essentielle à partir d’un même objectif, s’insérer professionnellement ?


Merlin l’Enchanteur.


Même si, fondées sur le paradigme du progrès, de la connaissance et de la croissance, les Trente Glorieuses étaient bel et bien finies en 1982, l’idée et l’espoir d’un âge d’or d’une croissance infinie (dans un monde pourtant fini) demeuraient dans les têtes, ignorant au passage les conclusions du Club de Rome qui avait publié en 1972 son premier rapport tout-à-fait prémonitoire, The Limits to Growth, traduit en français par Halte à la croissance. « Changer la vie » fût le slogan de campagne de Mitterrand et nombre de citoyens, au moins une majorité, celle qui vota pour lui, le prirent au mot. La lecture du rapport de Bertrand Schwartz est à ce titre tout-à-fait probant : ce qui est proposé pour l’insertion des jeunes, les missions locales, n’est que provisoire – « des missions locales temporaires, légères et adaptées », est-il écrit – parce que la Gauche parviendrait en un ou deux ans à rétablir grâce à un Etat social un équilibre sociétal et économique que la Droite n’avait pas su conserver. La lecture du rapport Schwartz doit se faire avec ces lunettes : un verre postule Mitterrand comme Merlin l’Enchanteur… et un coup de baguette magique pour « la relance économique » n’exige pas beaucoup de temps ; l’autre verre est celui, propre à Schwartz, de la nécessité de la transversalité et, corolairement, du combat contre les cloisonnements administratifs et, plus en amont, philosophiques. De là, le concept d’approche globale, concept de l’éducation populaire puis permanente, qui fût et est toujours, du moins en théorie et dans leur imaginaire collectif, le marqueur identitaire des missions locales.


Patate … chaude.


Que les partenaires sociaux et l’Etat attribuent aux missions locales la responsabilité d’insérer professionnellement des jeunes non qualifiés est logique et conforme à l’article 13 de la loi de cohésion sociale qui, créant un nouveau droit – créance, le droit à l’accompagnement pour tout jeune rencontrant des risques d’exclusion professionnelle, en a confié explicitement la mise en œuvre locale aux missions locales. Ajoutons, cela tombe bien, que les moyens affectés à ces structures pour les décrocheurs leur permettent de compenser un peu la perte des crédits exceptionnels du Plan de relance. Qu’avec l’ANI mais également les plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs, la logique d’action soit plus systémique en rapprochant l’école des missions locales est incontestablement une bonne chose. Rappelons-nous en effet que, dans son rapport de 1981, Bertrand Schwartz avertissait des limites au succès de ses propositions dont… « Une limite en amont : l’école. Le problème scolaire … pèse aujourd’hui d’un poids que tout le monde s’accorde à reconnaître comme lourd : si ce poids n’était pas rapidement allégé, il serait même à redouter que nos propositions elles-mêmes en soient affaiblies, tant pour leur efficacité que pour leur crédibilité. {…} C’est pourquoi, si des modifications profondes du système éducatif ne sont pas réalisées, les effets des politiques antérieures qu’on nous demande de combattre, se reproduiront indéfiniment et les mesures que nous proposons perdront leur sens. » (8)  Comprenons-nous bien : il ne s’agit pas d’attribuer au système éducatif la source des difficultés, ne serait-ce que parce que celui-ci aurait en effet toute légitimité à reporter cette responsabilité sur les familles ou la société et que, à ce petit jeu là, dit de « la patate chaude », on ne parviendrait qu’à renforcer des positions retranchées… c’est-à-dire des guerres de tranchée. Il s’agit par contre de relier ce qui trop longtemps était dissocié ou qui, hormis quelques opérations ponctuelles, évoluait dans l’incommunicabilité des parallèles. Il s’agit, « simplement » serait-on tenté de dire mais tel n’est pas le cas, de communiquer et il est grand temps : Bateson et l’Ecole de Palo Alto énonçaient leur fameux « Aujourd’hui, on ne peut pas ne pas communiquer »… il y a cinquante ans !

  

La question centrale n’est donc pas prioritairement celle de la méthode. On sait comment faire… reste cependant à le faire mais, probablement à ce moment, se pose le problème des moyens mobilisables car, quelles que soient les bonnes intentions et supposant que la flamme de l’engagement soit plus vive que le dépit du burn-out, les suppressions de postes et l’inflexion des financements oblitèrent objectivement les chances de résultat. La question centrale est double : c’est celle de la volonté de la société et celle de la finalité.


Bizutage.


La volonté « vraie » de la société recouvre-t-elle la réparation d’une injustice faite à la jeunesse par la priorité donnée aux 30-50 ans, les insiders, ou le maintien d’un statu quo, la jeunesse étant considérée comme une sorte de purgatoire, de phase de transition, cependant de plus en plus longue, où le jeune doit faire ses preuves et, à ce titre, subir les épreuves d’un « véritable bizutage social » (9) ?


Alchimie.


La question de la finalité est celle de l’aboutissement de l’insertion professionnelle et sociale : l’intégration. Nous ne reviendrons pas trop ici sur la construction de ce concept que nous avons proposée à de nombreuses reprises. Disons, pour aller vite, que l’intégration repose sur deux piliers, l’indépendance économique et l’autonomie sociale, et que quatre personnages poursuivant leurs propres objectifs, dont les modalités évoluent au fil du temps, se combinent  en chaque individu en une toujours singulière alchimie : dans la sphère de l’individuation, le Sujet vise l’accomplissement ; dans celle de la sociabilité, l’Acteur cherche à se lier ; dans celle du sociétal, le Citoyen aspire à l’émancipation ; enfin, dans celle de l’économie, le Producteur veut subvenir à ses besoins, consommer.

Autant le Sujet, l’Acteur et le Citoyen évoluent dans des champs aux périmètres contingentés – le micro pour l’individuation, le méso pour la sociabilité, le macro pour le sociétal  - autant l’économie où évolue le Producteur concerne-t-elle toutes ces dimensions parce qu’il s’agit du travail et que celui-ci n’est pas limité à la production puisque travailler renvoie à trois finalités : « instrumentale », comme indiqué pour subvenir à ses besoins et consommer ;  « sociale », pour appartenir à une communauté humaine, la reconnaître et en être reconnu ; « symbolique », pour s’épanouir.


La « tune » : un petit intégrateur.


Or que se passe-t-il en ce qui concerne les jeunes dont, plus particulièrement, les jeunes non diplômés et non ou peu qualifiés ? Huit embauches sur dix correspondent à des contrats précaires : CDD, intérim, temps partiels, contrats aidés… Dans ces conditions tout-à-fait objectives, comment penser que, sauf exceptions, ces jeunes vont s’investir autrement que d’un strict point de vue instrumental, c’est-à-dire pour gagner leur vie… ou, plus exactement, pour survivre (10) ? Qui, parmi nous, parierait sur des relations humaines, sur une intégration sociale dans une communauté professionnelle, alors qu’il n’est là que pour quelques semaines… sans même évoquer que la solidarité, le lien et l’interconnaissance qui caractérisent une communauté humaine sont désormais bien ténus compte-tenu de l’individualisation de la « gestion » des ressources humaines ? Qui, parmi nous, relierait travail – au sens de l’activité rémunérée - et épanouissement alors que le premier n’est effectif que pour du court terme et que le second appelle le long terme ? Inévitablement, le travail qu’Yves Barel appelait « le Grand Intégrateur » (11)  rétrécit dans la grande lessiveuse néolibérale en petit intégrateur ou, tout au moins, en intégrateur parmi d’autres intégrateurs… et c’est finalement heureux ! En effet, si le travail occupait dans la construction identitaire la même place que pour les générations précédentes, les jeunes auraient toutes les raisons d’être malheureux. Dans une grande enquête récente de la JOCF auprès de plus de 6 000 jeunes, on pouvait lire que, pour 76% de ceux-ci, réussir sa vie était considéré dans la société française comme « avoir de l’argent » et, pour 74%, « faire une belle carrière professionnelle » mais, lorsqu’il s’agissait de leurs aspirations, seuls 56% approuvaient cet objectif de carrière, résultat nettement derrière « avoir de vrais amis » (79%), « avoir du temps libre pour pouvoir profiter de la vie » (68%), « fonder une famille » (65%) et « être amoureux » (60%). (12)


Rien de pire…


Secondariser le travail correspond donc à faire de nécessité vertu ou, formulé différemment, on a tout intérêt à ne pas trop investir dans un amour impossible. Bien sûr, cette secondarisation est parfois contredite par un adage s’appliquant particulièrement au rapport au travail : « Suis-moi, je te fuis ; fuis-moi, je te suis »… ou : plus on est privé de travail, plus celui-ci est important et, plus on dispose de travail, moins on y goûte. Les demandeurs d’emploi aspirent au travail et les travailleurs aspirent au repos… avec toutefois une limite : la première cause du chômage de longue durée est le chômage, ceci signifiant que plus on reste au chômage, plus il est difficile d’en sortir comme l’écrit l’OCDE : « D’une manière générale, les jeunes qui ne sont ni dans l’emploi, ni scolarisés, ni en formation (NEET ou neither in employment, nor in education or training) constituent une catégorie fortement exposée au risque de marginalisation et d’exclusion, risque qui augmente proportionnellement au temps passé en dehors du monde du travail. {…} Compte tenu de la faiblesse de la reprise de l’emploi, une proportion importante et croissante des jeunes, même parmi ceux qui auraient trouvé un emploi dans des circonstances plus propices, risquent de connaître de longues périodes de chômage ou d’inactivité, avec d’éventuelles conséquences négatives à long terme pour leur carrière, c’est-à-dire un phénomène de stigmatisation. Ils pourraient par exemple avoir des difficultés à trouver un emploi pendant un certain temps et être durablement sous-payés par rapport à leurs homologues. » (13) On pense pour ces jeunes à Hannah Arendt qui écrivait : « Ce que nous avons devant nous, c’est la perspective d’une société de travailleurs sans travail, c’est-à-dire la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire. » (14)


Des jeunes courageux.


Outre la centralité du travail dans les représentations des générations précédentes, au sujet de laquelle on peut imaginer que persistent des effets de reproduction et d’imprégnation, un autre facteur vient pondérer cette secondarisation du travail : la conscience objective que, dans la société telle qu’elle est, il n’y a guère d’autre alternative que de travailler. Ainsi peut-on comprendre Cécile Van de Velde lorsqu’elle écrit : « Ce que j’observe, c’est un appétit sans bornes pour l’emploi de la part de la fameuse génération Y à laquelle on semble attribuer tous les maux. C’est même un tel enjeu de survie que beaucoup de diplômés acceptent aujourd’hui des petits boulots harassants. Sans compter qu’ils acceptent de cumuler des stages dans le but de mettre le pied à l’étrier, pour finir avec un emploi dont le salaire est rarement à la hauteur de leurs qualifications. » (15) Comment en effet ne pas saluer cette quasi-résilience alors que, dans la même enquête de la JOCF, seuls 11% des apprentis, 12% des stagiaires et 6% des jeunes demandeurs d’emploi adhèrent à l’affirmation « Les jeunes ont des emplois stables et correctement payés » ? (16) Ils ont en effet du courage d’autant plus qu’avec cette succession de contrats courts les jeunes flirtent avec le danger d’un chômage de rotation car si « un jeune gagne, pour faciliter son insertion dans l’emploi, à accepter un premier contrat court plutôt que de rester au chômage {…} la réitération de plusieurs contrats courts créé un risque d’enfermement dans l’emploi temporaire. » (17)


Panem et circenses.


Pour conclure sur cette secondarisation du travail, de sa « valeur », notons un problème qui n’est pas des moindres, la déconnexion – « démonétarisation » - entre le travail et le revenu. Quels sont en effet des messages répétés par les médias, au sujet desquels on rappellera que le temps moyen passé devant la télévision ne fait que croître jusqu’à atteindre 3h32 par personne et par jour (18)… soit une conduite addictive, ce qui, soit dit en passant, relativise l’impact d’un accompagnement à raison d’une rencontre mensuelle d’une demi-heure ? Que l’argent ne se gagne pas en travaillant mais en jouant au PMU ou en grattant frénétiquement des billets aux noms infantilisants : Grolo, Tac-au-TacMorpion… A ceci s’ajoute, même si tous ne le savent pas précisément, le basculement de l’origine de la richesse désormais plus fondée sur la spéculation que sur la production. Le 24 décembre 2009, Michel Rocard écrivait dans une tribune : « En 1970, quand circule un dollar dans le monde pour les besoins de l’économie réelle, circule aussi un dollar pour les besoins de l’économie financière. Trente ans plus tard, c’est 1 pour 120 ! Une folie intégrale, des marchés virtuels sur lesquels on se met à faire fortune en toute déconnexion de l’économie réelle, quitte à la brutaliser. Les émeutes de la faim en Afrique en 2008 résultent de l’irruption des produits dérivés sur les marchés du blé ou du lait. Dans le même temps, ces produits permettent au système bancaire de ne plus se soucier de la solvabilité des emprunteurs, ce qui gonfle encore les liquidités virtuelles et la bulle spéculative. On prête absolument à tout-va au cri de : tout le monde propriétaire, tout le monde capitaliste, tout le monde boursicoteur et il n’y aura plus de lutte des classes. » (19) On voit que « la valeur travail » est, sinon disparue (20), du moins sérieusement ébranlée.

 

(A suivre...)

 

 

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(1) Ce texte correspond à une communication à l’occasion d’une journée régionale contre le décrochage, le 1er février 2012 à Nantes. Il a été un peu modifié (allégé) par l’auteur pour une publication sur ce blog, et le lecteur reconnaîtra deux ou trois paragraphes – un corpus commun dès lors qu’il s’agit d’insertion - présents dans d’autres communications (socialisation, rapport au travail…).

(2) Pierre-Yves Bernard, Le décrochage scolaire, PUF, Paris, 2011. 

(3) Stéphane Hessel, Indignez-vous ! Indigène éditions, 2010.

(4) Stéphane Hessel, Engagez-vous ! éditions de l’Aube, 2011.

(5) Lire par exemple Marie Duru-Bellat, L’inflation scolaire (Seuil, 2006) ; Christian Baudelot et Roger Establet, L’élitisme républicain (Seuil, 2009) ; Eric Maurin, La peur du déclassement (Seuil, 2009) ; François Dubet, Les places et les chances (Seuil, 2010) ; etc.

(6) Philippe Guibert et Alain Mergier, Le descenseur social. Enquête sur les milieux populaires, Fondation Jean-Jaurès, éditions Plon, 2006.

(7) Pierre-Yves Bernard le rappelle d’ailleurs : « Ainsi les jeunes non qualifiés du début des années 1980 sont-ils au cœur du rapport Schwartz sur l’insertion professionnelle et sociale des jeunes… » (op. cit.).

(8) Schwartz B., Labbé P., ANDML, Rapport sur l’insertion professionnelle et sociale des jeunes. 1981 : naissance de l’insertion, éditions Apogée, 2007.

(9) Selon l’expression de Julien Bayou, « Les Français et les jeunes », AFEV, février 2010.

(10) « Même si le travail n’est pas motivant, au moins sert-il à se procurer des biens. », Georges Decourt, « Les valeurs du travail et du loisir », 4 octobre 1997, gdlyon.pagesperso-orange.fr/valeurstravailloisir.pdf

(11) Pour Yves Barel, « Nous sommes entrés dans une période marquée à la fois par la défaillance du travail en tant que Grand Intégrateur et par l’inexistence d’un intégrateur de remplacement. Faute de solution historique de remplacement, le travail continue à faire fonction de Grand Intégrateur  qu’il n’est plus. Nous entrons dans l’époque d’un énorme « comme si ». » Barel Y., Le Grand Intégrateur, Connexions, n° 56, 1990.

(12) CIJOC, La liberté de choix des jeunes, enquête CSA auprès d’un échantillon national de 6028 jeunes âgés de 15 à 30 ans, mars 2011.

(13) John P. Martin, « Un chantier inachevé : investir en faveur des jeunes », OCDE, (éditorial) op. cit.

(14) Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, Calman Levy, 1961.

(15) Cécile Van de Velde, « Le plus préoccupant reste le chômage des jeunes non diplômés », La Tribune, 16 septembre 2011.

(16) CIJOC, La dignité des jeunes, enquête CSA auprès d’un échantillon national de 6028 jeunes âgés de 15 à 30 ans, mars 2011.

(17) Monique Dagnaud, op. cit., p. 44.

(18) Le Point.fr, « Les Français de plus en plus accrocs à la télévision », 25 février 2011.

(19) Rocard M., « Comment je vois l’avenir », Le Nouvel Observateur.

(20) Dominique Méda, Le travail, une valeur en voie de disparition ? éditions Aubier, 1995.

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